LA TRÊVE DE DIEU
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Pour la survie de l’Occident : abolir l’avortement

29 décembre 2023

L’actualité française se concentre sur ce qui frappe ses yeux, pas sur ce qui est important.

Les médias de tous bords nous rebattent les oreilles et déversent des images sanglantes sur le terrorisme qui frappe la France et l’état d’Israël, ainsi que sur un nombre limité de guerres comme celle de l’Otan en Ukraine et celle d’Israël à Gaza. On observe même dans les grands médias et chez les GAFAM une intolérance épidermique aux opinions différentes de celles du locataire de l’Élysée.

Tout cela est superficiel. Le fond des choses n’est pas évoqué, ou très rarement. Pourtant rien n’arrive par hasard, et le déclin occidental, très visible aujourd’hui, a pour cause principale la déchristianisation, autrement dit la perte de la foi en Dieu ; l’ordre social chrétien, qu’on appelait la Chrétienté, a été combattu en Occident, qui subit donc un désordre social barbare de grande ampleur. Mais contrairement à ce que racontent de nombreux (faux) prophètes soi-disant chrétiens, l’avenir appartient au Christianisme victorieux et nous n’en sommes pas à la fin du monde.

La France et ses drames :

La population subit un grand remplacement par une population musulmane : il y a aujourd’hui entre 6 et 11 % de la population qui est musulmane, et le taux de fécondité de ces communautés est plus important que la moyenne française puisque elles représentent 1/5 des naissances ! Le président français vit dans un monde parallèle, refusant de le voir et il veut augmenter cette immigration, tout en facilitant encore le génocide par avortement.

Suite à la légalisation de l’avortement provoqué en 1975, le taux de fécondité moyen est actuellement de 1,8 enfants par femme, donc en dessous du seuil de simple renouvellement de 2,15. Il y a officiellement 234.000 avortements par an pour une population de 68 millions d’habitants, avec environ 723.000 naissances par an. Mais il y a une sous-déclaration évidente, et en plus on ne comptabilise pas les avortements provoqués par les contraceptions abortives ; il y a en réalité environ 500.000 avortement par an, soit autour de 40 % des enfants conçus ! C’est un suicide national. Et les victimes n’ont pas la parole et ne passent pas à la télé.

De 10 millions à 20 d’enfants ont donc été éliminés depuis 1974 par avortement. C’est plus monstrueux que la grande guerre civile de 1914-18. Cela crée un vide. Ce vide est très naturellement comblé par l’immigration. Cette immigration provoque un changement de culture ; elle dérange les habitudes culturelles françaises, mais elle n’est pas la cause initiale des problèmes ; elle existe à cause de l’extermination massive des enfants, qui, elle ne semble pas incommoder la population adulte française. Ses indignations contre le terrorisme islamiste n’ont donc aucune crédibilité, à cause de son aveuglement volontaire face au génocide massif des enfants à naître.

Israël et ses drames :

L’état d’Israël est né en 1947 suite à la Schoah, sous l’impulsion d’un mouvement sioniste, facilité, sinon engendré, par une théologie erronée pré-millénariste, sur laquelle nous reviendrons.

Le taux de fécondité moyen est actuellement de l’ordre de 3 enfants par femme. Il y a 20.000 avortements par an pour une population de 8,7 millions d’habitants, avec environ 180.000 naissances par an. Israël n’est pas un état religieux juif ; c’est un état initialement socialiste qui n’a pas grand-chose à voir avec l’Israël biblique.

Dans la bande de Gaza, la population palestinienne, principalement musulmane, a un taux de fécondité de l’ordre de 3,9 enfants par femme. Il y a environ 5.000 avortements (illégaux) par an pour une population de 2,2 millions d’habitants, avec environ 68.000 naissances par an.

Ces 2 populations se haïssent mutuellement. Il y a sporadiquement des actes terroristes palestiniens contre Israël ; et des opérations militaires israéliennes brutales et disproportionnée contre les civils palestiniens, ce qui n’est pas moins barbare.

Le président français ignore tout de l’histoire et de la diplomatie, et, au lieu de jouer un rôle d’artisan de paix, il s’aligne tel le caniche derrière son maître, le sénile Biden, en prenant parti pour Israël. Résultat : Israël a les mains libres pour raser Gaza et procéder au massacre des civils, et un terrorisme larvé se développe en France.

L’Ukraine et ses drames :

L’Ukraine est un état artificiel issu du bolchévisme, regroupant des populations hétérogènes (ex-Polonais à l’ouest, Russes au sud, des Hongrois, des Roumains, des Ukainiens au nord, etc.). C’est un état très corrompu qui est devenu le terrain de jeu des USA depuis la chute du mur de Berlin. La CIA y a organisé le coup d’état de Maïdan en 2014, qui a déclenché une guerre civile ukrainienne : depuis 2014 les populations russophones y sont persécutées et bombardées par un régime plus proche du nazisme que de la démocratie. La France et l’Allemagne devaient intervenir pour stopper cette guerre civile (selon les accords de Minsk) mais n’ont rien fait. C’est donc la Russie qui est finalement intervenue depuis 2022 pour protéger les populations russophones du Dombass.

Les néo-cons américains haïssent la Russie et ont pour cela poussé l’Ukraine à faire la guerre à la Russie, promettant que la Russie s’écroulerait. En réalité, c’est l’Europe qui subit les conséquences des sanctions stupides, qui d’après un ministre français des finances incompétent et arrogant (B. Lemaire) devaient faire s’écrouler la Russie ! Mais la Russie regorge de ressources et se développe malgré les sanctions (ou grâce à elles). Elle est aussi militairement très supérieure à l’OTAN.

La Russie et l’Ukraine sont sorties exsangues du désastre bolchévique en 1989 : en URSS il y avait 7 millions d’avortements par an pour une population de 290 millions d’habitants.

Aujourd’hui l’état Russe a identifié ce problème démographique comme un problème majeur de survie. Il encourage maintenant la fécondité, les avortements ont diminué à ~350.000 par an pour une population qui stagne autour de 285 millions. Il est probable que l’avortement sera interdit dans les années qui viennent, car la société russe veut survivre, et le Christianisme (orthodoxe) refait surface.

Le véritable massacre :

Les images du terrorisme et des crimes de guerre véhiculés par les médias sont horribles et suscitent des indignations publiques. Les images des enfants avortés par millions n’apparaissent jamais sur ces mêmes médias ; ces enfants subissent pourtant une cruauté et une barbarie identiques, et ils sont beaucoup plus nombreux. Deux poids, deux mesures, l’hypocrisie en action !

Nous vivons donc une époque formidable, où les décideurs occidentaux ne sont plus une élite, mais une racaille ; mais ils ont été élus par des peuples qui ne connaissent plus Dieu et qui n’ont plus de vision de leurs racines chrétiennes. Comment sommes-nous tombés si bas ?

Il y a des mauvais choix théologiques qui ont mené à cet aveuglement, sur le terreau de la révolution française de la fin du 18ème siècle.

Les racines théologiques du déclin occidental :

Le Christianisme a vaincu l’empire romain, qui avait été l’empire le plus puissant jusqu’alors et qui était fondamentalement barbare, n’adorant que la force. La Chrétienté s’étendait de l’Arménie à l’Europe, au sens large. La Gaule fut aussi évangélisée et rejeta l’hérésie arienne (unitariens niant la Trinité) incarnée à l’époque par les Burgondes et les Wisigoths.

Le Christianisme a alors structuré le pays pendant les siècles qu’on appelle aujourd’hui péjorativement le « moyen-âge ». Malgré ce qu’en racontent les historiens idéologues (comme Michelet), ce fut une période de développement de la civilisation sans précédent. La société était très décentralisée, les rois ayant beaucoup moins de pouvoir que les états actuels.

Nous eûmes des rois plus ou moins catholiques, mais qui se corrompirent, notamment depuis François 1er, en se prétendant au dessus de la loi, inspiré en cela par la « renaissance » païenne.

Cette « renaissance » avait une influence délétère sur l’Église, ce qui déclencha le mouvement de Réforme protestante. Cette réforme visait à revenir au Christianisme du début, en replaçant la Bible avant les traditions, dont certaines devenaient scandaleuses (les indulgences, notamment). L’Europe du Nord bascula du côté de la Réforme. Mais la nature des conflits entre les pouvoirs politiques et les églises restait la même, du côté protestant comme du côté catholique : les politiques voulaient augmenter leurs pouvoirs, jusqu’au « pouvoir absolu ». Lorsque le pouvoir est absolu, il est absolument corrompu.

Cela aboutit en France à une révolution sanglante et anti-chrétienne qui s’illustra par le génocide d’une partie de la population (le populicide vendéen) et par des guerres européennes, inutiles et meurtrières, au nom des « valeurs de la république », qui sont donc des anti-valeurs.

Cette révolution anti-chrétienne en France répandit une persécution anti-chrétienne dans toute l’Europe et dans toute la Chrétienté. Mais cette révolution n’est pas le résultat d’une faiblesse intrinsèque du Christianisme, mais plutôt la conséquence de ses corruptions : la complicité des églises avec des pouvoirs politiques corrompus, la contamination de leurs théologies par les philosophies antiques (grecques, latines) et des « lumières », arrivant même à l’apostasie avec le théologie libérale.

Au 19ème siècle, les églises protestantes (le catholicisme est aussi impacté) ont subi deux courants subversifs, apparemment opposés, mais tous deux facilités par la révolution française et les « lumières » :

Les hérésies libérales :

Le mot "libéral" est lui-même fondé sur un malentendu : il vient du mot "liberté", mais dans le cas du libéralisme philosophique il s'agit d'être "libéré" de Dieu et de sa Loi, alors que dans le Christianisme il s'agit de vivre dans la liberté dont Dieu définit le cadre.

La théologie libérale est inspirée par la prétendue "philosophie des lumières" du 18ème siècle. Elle considère que c'est à l'Homme, et non Dieu, qui détermine ce que sont la réalité, le sens, l'éthique et la loi (comme Satan le promettait en Genèse 3). Parmi les premiers « libéraux », on trouve des négateurs de la Trinité (les unitariens, c’est-à-dire des ariens) et des négateurs de l’enfer (les universalistes). Cette théologie a déformé l’eschatologie post-millénariste qui dominait dans les milieux protestants pour en faire une croyance en un Millénium progressiste (l’évangile social).

Le "Christianisme libéral" (ou modernisme) est parti d’Europe et a infecté l’Amérique avec une vision du monde humaniste séculaire ; c’est une contrefaçon du Christianisme qui se borne à suivre l'esprit du temps et qui a produit des gens comme Hegel (l’inspirateur de Marx), Ferdinand Buisson (la tête pensante de Jules Ferry) qui voulait instaurer une religion civile dont les temples sont les écoles publiques, le président Wilson, etc.

La théologie libérale a adopté systématiquement les faux prophètes : Darwin avec son eugénisme, Marx avec l’« évangile social » et la théologie de la libération, Freud avec sa perversité, et aujourd’hui le wokisme ; cette contrefaçon du Christianisme est donc complice des grandes iniquités du XXème siècle : les guerres mondiales, le nazisme, le communisme et la destruction des familles.

En réalité les théologies « libérales » ne sont pas chrétiennes, puisqu'elles rejettent les fondements mêmes du Christianisme, tout en singeant les formes et le langage. Des théologiens sérieux, comme Gresham Machen (1881-1937), l’ont montré depuis longtemps. Le libéralisme est en réalité anti-protestant en ce qu’il rejette l’autorité de la Bible.

On trouve encore des nids de libéraux dans la « Fédération Protestante de France » ; on se souvient de leur infâme théologien André Dumas (1918-1996), ouvertement eugéniste, qui a milité pour la légalisation de l’avortement en France. Une de leurs dénomination (l’EPUdF qui ressemble fort à un EPAD) bénit maintenant les « mariages » homosexuels. On a du mal à comprendre pourquoi des dénominations évangéliques qui se prétendent fidèles (baptistes, pentecôtistes, Armée du salut) restent encore dans cette fédération vicieuse. C’est probablement à cause de leur rejet commun de la Loi de Dieu : l’hérésie antinomiste.

L’hérésie antinomiste

C’est une doctrine selon laquelle les chrétiens seraient libérés par la grâce de la nécessité d'obéir à la loi de Moïse1. Les antinomiens rejettent la notion même d'obéissance comme étant « légaliste » ; pour eux, une vie sainte découle uniquement de l'action intérieure du Saint-Esprit, ou de qu’ils interprètent comme tel.

On en a trace chez Carpocrate dénoncé par St Irénée de Lyon (140 – 200). Mais aussi dans le mouvement spirituel des « Frères du Libre-Esprit », entre le XIIe et le XVIe siècle.

On la retrouve aujourd’hui fréquemment dans des églises évangéliques.

Considérer que la grâce de Dieu annule la Loi de Dieu est contraire à l’enseignement de Jésus : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. » (Matt. 5:17-18).

L’église catholique condamne cette hérésie antinomiste depuis longtemps. Luther et Calvin l’ont condamnée aussi.

La Loi de Dieu est toujours en vigueur est c’est elle qui permet de structurer la vie chrétienne (ce qu’on appelle la sanctification) et d’établir un ordre social chrétien, ce que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Car la conversion n’est qu’un début, et le Chrétien n’est pas sauvé du péché pour ensuite ne s’occuper que de ses propres intérêts : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matt. 6:33)

L’erreur pré-millénariste

Les prémillénaristes prétendent que les Chrétiens échoueront à évangéliser le monde qui sera inéluctablement de pire en pire, et qu’ils seront vaincus lors d’une grande Tribulation, suivie de la seconde venue de Jésus-Christ qui instaurera 1000 années de paix (le Royaume de Dieu sur terre, le Millénium) pour tous, puis que Satan sera définitivement vaincu à l'issue d'une bataille finale de courte durée. Certains prévoient aussi l’enlèvement de l’église vers le Ciel, mais ne sont pas tous d’accord sur son placement dans le temps.

C’est une forme moderne de l’hérésie chiliaste de Cérinthe (50-100). L’église primitive rejeta rapidement le pré-millénarisme, mais il est réapparu lors du 19ème siècle, et a remplacé chez beaucoup la victoire du Christianisme par la prédication de la défaite du Christ et de la victoire du paganisme, apparentes dans la révolution française. Mais c’était une erreur d’analyse : la révolution a été une bataille perdue, à cause de la corruption des Chrétiens, et pas la perte de la guerre pour cause de défaillance intrinsèque du Christianisme.

Manuel Lacunza, (1731-1801), jésuite chilien ermite, écrivit en 1790 les 3 volumes de « L’avènement du Messie dans sa gloire et sa majesté » en Espagnol. Il y développa une eschatologie pré-millénariste sur la base d’une interprétation peu sérieuse de l’Apocalypse. Pour lui l’église devait échouer et être remplacée par une nation juive restaurée qui deviendrait la véritable église de Dieu, le centre du monde, la source d’une activité missionnaire mondiale.

Son manuscrit fut publié à Cadix vers 1810 sous le pseudonyme de Juan Josafat Ben-Ezra. D’autres éditions suivirent de 1812 à 1826. En 1819 l’Inquisition espagnole ordonna le retrait de l’ouvrage et en 1824 le pape Léon XII le mit à l’index des livres interdits. Mais il fut traduit par le révérend Edward Irving (1792-1834) qui le publia en Anglais en 1827. Ce fut un succès pour les Jésuites, en ce qu’ils cherchaient à contrer l’identification de l’anti-christ avec la papauté actuelle, que faisait auparavant la réforme. Cette eschatologie pré-millénariste fut copiée par John Nelson Darby (1800-1882) quasiment telle-quelle ; elle était en rupture totale avec l’eschatologie reconnue à l’époque et influença très fortement tout le monde protestant occidental.

Les églises touchées par cette théologie défaitiste (promue par Darby, Moody, etc.) se prétendirent « fondamentalistes » et se retirèrent de toute action sociale, politique, économique, scientifique, artistique, culturelle, etc., et, croyant à l’échec inéluctable des églises, virent l’avenir dans le peuple juif et promurent le sionisme ; les anti-chrétiens avaient ainsi le champ libre pour mettre en œuvre de grandes iniquités.

Il y a actuellement plusieurs variations concurrentes de cette eschatologie pré-millénariste2, mais elles dérivent presque toutes de Darby qui avait repris à son compte le système de Lacunza. Il a propagé un système d’interprétation de l’histoire du monde (qui figure dans les commentaires de la bible Scofield) basé sur 7 « dispensations » ; ces dernières constituent des périodes temporelles, marquant une relation particulière entre Dieu et les hommes :

Pour Darby, toutes les dispensations ont été des échecs, et le temps de l’église est quasiment fini, cette dernière devant être remplacée par le peuple d’Israël pour la dernière dispensation !

Darby n’a jamais été rigoureux en matière d’étude biblique, et son interprétation de Matthieu 24 et de l’Apocalyse est futuriste, alors que ce qui est annoncé dans ces textes est déjà en très grande partie réalisé (la chute de Jérusalem en 70, comme le comprennent tous les théologiens sérieux et comme le confirme l’historien de cette époque Josèphe).

Darby nie ainsi la victoire et le règne actuel du Christ, pourtant obtenus par la croix et la résurrection : « Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » (Matt. 28:18-20).

En contradiction avec ce commandement, une eschatologie pré-millénariste conduit les Chrétiens à se désengager de toute action positive sur le monde, selon le sophisme piétiste : « On ne polit pas les cuivres sur un navire qui coule » ; cela agit comme une prophétie auto-réalisatrice, car les places d’influence et de pouvoir sont alors prises par les païens.

On trouve dans cette mouvance moult faux prophètes qui ont annoncé le retour de Jésus à des dates précises (Gary DeMar en cite les plus notables contemporains comme Hal Lindsey, Edgar Whisenant, Charles Taylor, qui se sont ridiculisés en annonçant le retour de Christ en 1988, 89, 92, 94, etc.) Le pré-millénarisme fait maintenant profil bas ; il a été détruit sur le plan de l’étude par de nombreux ouvrages auxquels il n’a pas su répondre.

Les conséquences mortelles de ces erreurs :

La complicité des « libéraux » et la démission de ces « pessi-millénaristes » entraîna donc une sécularisation du monde croissante :

Au bout du compte, reconstruire :

Aujourd’hui les églises « libérales » ont implosé car elle sont en mode autodestruction : malgré leur argent (le soutien des Rockefeller, Carnégie, Ford, etc.) leur rejet de la foi leur a enlevé toute vitalité et il n’y reste plus que des vieux : les Chrétiens qui y étaient présents lors de leur captation par les libéraux sont partis vers d’autres églises conservatrices (de la foi).

Cédant aux pessi-millénarismes, les églises « fondamentalistes » et conservatrices perdirent leur pertinence sociale, en refusant l’affrontement avec les libéraux et en détruisant elles-mêmes leurs domaines d’action et d’influence. Elles se sont repliées sur la vie personnelle des Chrétiens, ainsi que sur la famille et les églises locales. On a cependant découvert en 1972 qu’elles avaient connu une forte croissance entre 1925 et 1972.

Mais Dieu n’est pas un perdant, ceux qui ne l’aiment pas aiment la mort, et meurent. Dieu suscita donc après la seconde guerre mondiale une nouvelle vague de théologiens (O.T. Allis, C. Van Til, R. J. Rushdoony, K. Gentry, G. North, G. DeMar, G. L. Bahnsen, G. Grant, Vishal Mangalwadi, etc.) qui ont contré ces 2 courants en publiant énormément de livres : des réfutations de bon niveau et une vision du monde biblique pour reconstruire la Chrétienté. Ils ont influencé et influencent aujourd’hui indirectement tout le Christianisme américain dans le bon sens, même si peu le reconnaissent ouvertement.

Les églises évangéliques ont survécu et connaissent un sursaut, particulièrement depuis le grand traumatisme de l’année 1973 : la Cour Suprême des USA imposa alors l’avortement de masse sans limite dans sa décision délirante Roe v. Wade !

Devant une telle abomination, et en contradiction avec la théologie pré-millénariste de leurs pasteurs, les paroissiens de ces églises (mais malheureusement pas assez leurs clergés) réagirent et commencèrent à s’impliquer en politique et dans la vie sociale. En 1976 ils firent élire Carter qui se prétendait chrétien (alors qu’il était complice de Rockefeller dans le camp libéral). Ce fut bien sûr une grande déception, car Carter ne faisait qu’utiliser le vote chrétien pour mener sa politique gauchiste ; mais le retour des Chrétiens conservateurs dans le combat culturel est en soi une grande victoire. Leur confrontation contre le libéralisme a déjà permis de reconquérir aux USA la liberté d’enseignement (le home-schooling permet de contrecarrer l’endoctrinement corrupteur des enfants) et de casser en 2022 l’infâme arrêt Roe vs. Wade.

En France, il y a là une analogie avec Fillon, puis Zemmour, qui tous deux, cherchent à exploiter les votes chrétiens tout en ne leur accordant aucune influence :

On se souvient le 22/11/2016 lorsque le candidat abortiste Juppé avait accusé Fillon sur l'avortement ; Fillon, qui cultivait une image de Catholique, avait alors immédiatement répliqué : « C'est une polémique inqualifiable. Jamais je n'aurais pu penser que mon ami Alain Juppé tombe aussi bas. Cela fait 30 ans que je suis parlementaire. Est-ce qu'une seule fois j'ai pris une position contre l'avortement ? Une seule fois ? »

Zemmour quant à lui ne veut pas toucher à la loi Veil, estimant qu’il n’y aurait pas d’opposition à l’avortement en France qui soit digne de considération ; il méprise ainsi les Chrétiens.

On trouve chez ces politiciens une conception de la religion qui n’est pas acceptable. Car ils veulent, comme les francs-maçons, cantonner la foi à la sphère personnelle : elle ne devrait pas se voir à l’extérieur et n’aurait aucun impact culturel, social ou politique ! Or Jésus est le Roi des rois, sa Loi est au dessus des lois humaines, et Il règne : c’est Son royaume que les Chrétiens sont chargés d’étendre : « Que Ton règne vienne. Que Ta volonté doit faite sur la terre comme au Ciel ».

Le nationalisme moderne provient de la révolution française. Le christianisme est par nature universel (c’est le sens de l’adjectif « catholique »). Il y a une communauté chrétienne qui dépasse les frontières. Les communautés nationales ne représentent pas forcément les valeurs chrétiennes, même s’il est bon qu’elles s’opposent aux entités supra-nationales tyranniques comme l’UE, l’ONU ou l’OTAN.

Ces politiciens, tout comme ceux de la gauche qui promeuvent l’eugénisme, ne méritent pas le vote des Chrétiens. Ils ont des objectifs éventuellement nationalistes, mais avec une concentration sur des aspects superficiels, comme l’insécurité et l’immigration. Ils ne vont pas au fond des choses et refusent de s’attaquer à la cause première des problèmes qu’ils mettent en avant : l’avortement de masse, qui est une violation du commandement de Dieu « Tu ne commettras pas de meurtre ».

Il est en effet parfaitement illusoire de prétendre re-civiliser une société barbare sans remettre en cause sa barbarie. Et l’avortement et la contraception (abortive) sont les deux mamelles du transhumanisme barbare (eugénisme) qui pourrit la culture contemporaine et détruit la société.

Les sociétés occidentales ne pourront pas même survivre en conservant l’avortement et la contraception, car on ne peut pas longtemps se moquer de Dieu et de Sa Loi. Un occident paganisé n’a d’autre avenir que la guerre civile, le génocide et l’esclavage ; c’est d’ailleurs le rêve de l’Union Européenne, qui succède ainsi au IIIème Reich. Il n’y a de civilisation durable que chrétienne, civiliser veut dire christianiser. Et cela ne peut pas se faire de haut en bas, c’est-à-dire que l’initiative n’est jamais politique : les politiciens suivent toujours le sens du vent, et leur rôle doit diminuer.

Pour reconstruire une civilisation chrétienne en Occident, il faut commencer par rejeter les théologies perverses et/ou erronées qui nous ont handicapés et menés à la présente catastrophe. Pourra alors émerger une minorité agissante qui sera en mesure de proposer et de mettre en œuvre, de bas en haut, un ordre social chrétien, en remplacement de la barbarie socialiste et étatiste actuelle qui ne peut que s’écrouler.

Et si, par malheur, l’Occident ne renaissait pas ainsi4, la Chrétienté sera victorieuse quand même ailleurs, très probablement d’abord en Afrique et en Inde...

Thierry LEFEVRE, La Trêve de Dieu

Bibliographie :

J. Gresham Machen (1881-1937), Christianity and Liberalism, 1923

Oswald Thompson Allis (1880-1973), Prophecy and the Church, 1945

R.J. Rushdoony (1916-2001), Institutes of Biblical Law (3 volumes), 1973, 1982, 1999

David Chilton (1951-1997), The Days of Vengeance – An exposition of the book of Revelation, 1987

Gary North (1946-2022), Rapture FEVER - Why Dispensationalism Is Paralyzed, 1993

Gary North (1946-2022), Crossed fingers: how the liberals captured the Presbyterian Church, 1996

R.J. Rushdoony, God’s plan for victory – The meaning of postmillenialism, 1997

Ovid E. Need, Jr – Death of the Church Victorious – Tracing the roots and implications of modern dispensationalism, 2004

Marvin Olasky & John Perry, Monkey business – The true story of the Scopes trial, 2005

Vishal Mangalwadi, Truth and Transformation: A Manifesto for Ailing Nations, 2009

Gary DeMar, Last Days Madness - Obsession of the Modern Church, 2019

Notes :

1. Il ne faut cependant pas confondre l’antinomisme avec l’abandon de certaines lois cérémonielles qui n’avaient de sens que dans l’ancienne alliance (terminée en 70 après J.-C.), principalement celles relatives à la circoncision ou aux sacrifices animaux.

2. Nous n’avons pas ici la place de décrire les différentes nuances du pré-millénarisme. On pourra trouver ces détails dans les ouvrages cités dans la bibliographie.

3. Le procès Tennessee v. Scopes. Scopes, du camp libéral, était accusé d’avoir enseigné l’évolution darwinienne en école publique. Il perdit face au camp chrétien en 1925. Ce qui a retardé l’enseignement public de cette théorie jusqu’en 1960. Néanmoins ce procès fut une défaite médiatique et déclencha une énorme désinformation, d’autant que le leader chrétien de l’époque qui soutenait l’accusation (Bryan), mourut 5 jours après le procès. Le seul leader restant au camp chrétien était Machen, qui mourut en 1937.

4. Il y a des précédents historiques de défaites chrétiennes, dues en général à des hérésies qui ont ouvert la porte à la conquête islamique : l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, la Turquie, etc.